Mes recherches actuelles sont tournées sur le rapport au quotidien et au temps dans une société en pleine surproduction. J’utilise différents médiums, pour créer des œuvres qui proposent des visions alternatives d’images ou d’éléments du quotidien.
Pendant mon cursus j’ai commencé à réaliser des travaux s’appuyant sur des processus entre dessin et performance. En 2010, la lecture du livre de Marshall McLuhan « Pour comprendre les médias » et dans un même temps la découverte de la filmographie de Peter Watkins, notamment « La Bombe » et « La Commune », vont faire naître de nouveaux questionnements tant sur le fond que sur la forme dans ma pratique artistique. A travers ces deux références, je m’intéresse aux nuances d’un message par rapport aux médias qui le diffuse et à la forme même du médium ainsi qu’aux conséquences sur le message. J’explore dans ces travaux les questions de contenu et de contenant, de visible et de perceptible.
Entre 2010 et 2014, je mets en place plusieurs protocoles de créations avec divers journaux papier. Les œuvres créent des questionnements entre ces médias-médium, l’œuvre d’art et leurs caractéristiques. Certaines œuvres jouent sur la fragilité de ce support et l’amplifie, comme dans la pièce « Les Sans-Chiffres » où les chiffres découpés dans les feuilles de journaux mettent en péril leurs propres supports. La plupart de ses protocoles sont présentés en installations, permettant ainsi par l’effet de masse d’accentuer les questionnements présents dans ces pièces.
Depuis 2015, je m’oriente vers de nouveaux médiums. Les notions de durée, d’absence et le rapport au temps sont très présents. Le livre de Walter Benjamin « L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique » m’a permis de développer des questionnements sur la notion d’original, de copie et de modification d’un contenu au XXIème siècle. A l’image de la série « les Médiocrités » dans laquelle je compresse numériquement sur une même image la totalité des pages d’un magazine ou d’un journal. Tout le contenu est présent cependant il est brouillé par son propre amas de formes et de couleurs.
Aujourd’hui je continue à développer des protocoles à partir de mon analyse des médiums et de mes interrogations sur le quotidien, la société et la relativité du temps.
Grégory Ricoux